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Publié par Michel Bouffioux

Zuhal Demir (N-VA), la secrétaire d'État à la Politique scientifique du gouvernement belge, se dit favorable à une évolution législative permettant la restitution aux familles congolaises apparentées des crânes qui ont été « collectés » par un militaire belge pendant les premiers temps de la colonisation. Une exclusivité Parismatch.be.

Photo : Ronald Dersin.

Photo : Ronald Dersin.

Entre 1882 et 1885, le militaire belge Emile Storms commandait la 4e expédition de l'Association internationale africaine dans la région du lac Tanganyika. Lorsque des chefs locaux refusaient de se soumettre à son autorité, ils étaient l'objet d'expéditions punitives. Certains d'entre eux ont été décapités et leurs villages ont été incendiés et pillés. Storms faisait collection des crânes de ses ennemis. Il en ramena trois en Belgique. L'enquête publiée le 22 mars 2018 par Paris Match Belgique restituait le parcours de ces restes humains et particulièrement de ceux appartenant à Lusinga lwa Ng'ombe, un puissant chef Tabwa qui eut la tête tranchée le 4 décembre 1884 alors que ses villages furent réduits en cendres, que plusieurs dizaines d'habitants furent assassinés par des mercenaires, que plus d'une centaine d'autres personnes furent capturées sans que l'on sache ce qu'elles devinrent, et que des femmes furent violées.

Aujourd’hui, le crâne de Lusinga, ramené en Belgique par le commanditaire de ces crimes, est conservé, dans une boîte à l'abri des regards, au sein de l'Institut royal des sciences naturelles de Belgique (IRSNB) à Bruxelles. Il en va de même pour un deuxième crâne, celui d'un autre chef insoumis qui s'appelait Marilou. Le troisième crâne de la 'Collection Storms", celui d'un prince appelé Mpampa, a disparu.

Lors de la publication de l'enquête de Paris Match Belgique, la directrice de l'IRSNB, Camille Pisani s'était déjà déclarée favorable à une restitution de ces restes humains en cas de demande d'une famille congolaise apparentée. Toutefois ces crânes sont légalement la "propriété" de l'État belge dont le patrimoine est inaliénable. Le chemin d'une éventuelle restitution, une première en Belgique, passe par l'adoption de dispositions législatives spécifiques.

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