12 Juin 2021
Un article publié dans l'hebdomadaire Paris Match Belgique le 10 juin 2021 et sur le site Paris Match.be, le 12 juin 2021.
Le virus SARS-CoV-2 est encore bien présent parmi nous. Sous la forme de son variant britannique, désormais appelé « Alpha », mais aussi sous celle du mutant « indien », rebaptisé « Delta ». Ce dernier est plus contagieux que ses prédécesseurs : il semble plus en « capacité » de contaminer des personnes vaccinées et il se pourrait qu’il devienne la souche dominante en Belgique. Faut-il s’en inquiéter ? Eléments de réponse avec l’épidémiologiste de l’ULB Marius Gilbert.
Alors que le temps est plutôt à se réjouir des courbes d’hospitalisation en baisse et du relâchement des mesures sanitaires. Alors que le soleil se montre un peu plus, que les Diables rouges s’apprêtent à défier l’Europe du football devant des supporters autorisés à les regarder, voire à les célébrer, notamment à l’intérieur des cafés. Alors que l’odeur des barbecues se fait sentir dans les jardins (pour ceux qui en un). Alors que tous veulent revivre, respirer, se revoir entre amis et en famille, se sentir enfin plus libre. Alors que les vacances approchent et que l’été nous tend les bras…
Alors que tout cela et plus encore, la communauté scientifique, tant en Belgique qu’en France, se pose encore bien des questions – de manière évidemment peu audible dans le contexte que nous venons de décrire – sur l’avenir de la crise sanitaire. Principalement à l’endroit des variants, et plus singulièrement à propos du mutant « indien », récemment rebaptisé Delta par l’Organisation mondiale de la santé. C’est plus particulièrement le B0.1.617.2 qui interpelle, soit la deuxième forme de ce variant « indien », qui en compte trois. Il s’agit du responsable de la situation catastrophique observée depuis quelques semaines dans le sous-continent de l’Asie du Sud, avec déjà plus de 300 000 morts en Inde. Cette donnée doit évidemment être interprétée en tenant compte du fait qu’on évoque ici un territoire comptant près de 1,4 milliard d’habitants.
« Nous continuons d’observer une transmissibilité en nette hausse et un nombre croissant de pays qui signalent des flambées liées à ce variant »
Ce « Delta 2 » s’est ensuite répandu dans l’Asie du Sud-Est, surprenant des populations et des gouvernements qui avaient le sentiment que le plus gros de la crise sanitaire liée au SARS-CoV-2 était derrière eux. C’est le cas au Vietnam, où une déclinaison de Delta 2 – comment l’OMS l’appellera-t-elle ? – vient d’être mise au jour. Cette propagation importante du variant indien inquiète la responsable technique de la lutte contre le Covid-19 au sein de l’OMS. « Nous continuons d’observer une transmissibilité en nette hausse et un nombre croissant de pays qui signalent des flambées liées à ce variant », déclarait-elle la semaine dernière. Dès lors, l’agence internationale estime qu’il est « prioritaire » de conduire « de nouvelles études » sur Delta et ses cousins présents et à venir.
Ce qui frappe aussi, c’est la progression par à-coups violents de Delta 2. « Il y a trois mois, il était encore minoritaire à New Delhi, puis il s’est imposé sur les autres souches. On a observé le même phénomène au Royaume-Uni, où le variant Delta a déjà fait valoir ses atouts sélectifs de telle manière qu’il a supplanté son cousin Alpha », explique Marius Gilbert. Début juin, le Public Health England (PHE) – le Sciensano anglais – évaluait que le variant Delta est jusqu’à deux fois plus transmissible que le variant Alpha, lequel était déjà lui-même plus virulent que ses prédécesseurs au point d’ailleurs d’avoir été le déclencheur de la troisième vague.
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Coronavirus : le variant Delta nous réserve-t-il une mauvaise surprise ?
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