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Effondrement collectif : près de 30% des travailleurs belges sont proches du burn-out

Un article publié le 22 septembre 2022 par l'hebdomadaire Paris Match Belgique et le 26 septembre par Paris Match.be.

Selon une étude menée par Securex avec l’appui de la KUL, 28,5% des travailleurs belges sont exposés à un risque de burn-out. La crise sanitaire a aggravé la situation. La crise économique et sociale liée à l’inflation et au coût de l’énergie ne va pas améliorer les choses… Ne voit-on aujourd’hui que le sommet de l’iceberg ?

Psychologue de formation, Jacqueline Jost est conseillère en prévention chez Securex, une société internationale de services RH aux employeurs et aux entrepreneurs. Elle coordonne une équipe qui, quotidiennement, se déplace dans les entreprises, à l’écoute des travailleurs souffrant d’un problème psychosocial au travail : violence, harcèlement, conflit ou encore stress et burn-out. C’est l’experte que nous avons choisi de rencontrer pour évoquer le burn-out, ce problème de société qui prend une ampleur préoccupante.

Peut-on définir le burn-out tel un effondrement, un écroulement de la personne qui en souffre ?

Jacqueline Jost. Oui, c’est un effondrement. Le travailleur en burn-out se consume de l’intérieur. On peut aussi se référer à l’image d’une batterie qui serait vide et qu’on ne parviendrait plus à recharger.

Comment se rendre compte qu’on est proche de ce syndrome d’épuisement professionnel ? Y-a-t-il des signaux qui alertent ?

Certainement mais, malheureusement, beaucoup de personnes les sous-estiment. Elles reçoivent pourtant des messages de leur corps, elles souffrent parfois pendant des mois, voire pendant des années sans identifier ou sans admettre qu’elles sont proches d’un burn-out. Ces signaux sont notamment d’ordre physique. Il s’agit de tous ces symptômes psychosomatiques qui expriment un trop-plein sur le plan émotionnel : des troubles du sommeil, des tensions musculaires, des problèmes cardiovasculaires comme l’hypertension, des difficultés sur le plan digestif ou encore le fait de tomber très souvent malade, par exemple de faire un rhume après l’autre. En outre, on constate des signaux de type émotionnels : les personnes qui sont dans le rouge deviennent très irritables, elles souffrent d’anxiété ou ont des accès de colère. Elles peuvent aussi éprouver de la tristesse, des moments de déprime.

Un tableau qui n’est évidemment pas sans conséquences sur le plan des relations sociales ?

Cette pathologie peut en effet déboucher sur un isolement, une mise en retrait, une prise de distance par rapport au travail, des conflits, des ruptures relationnelles que ce soit au boulot ou dans le privé. Se corrèlent à cela des modifications dans le mode de vie : la prise de calmants, de somnifères, l’accroissement de certaines addictions (alcool, cigarettes…), un déséquilibre alimentaire intervenant lui aussi tel un mécanisme de compensation.

N’est-il pas difficile d’identifier la cause réelle de symptômes dont l’origine peut être liée à diverses pathologies totalement indépendantes de l’activité professionnelle ?

Effectivement. Cela demande une vraie expertise. La plus grande difficulté réside dans la différenciation du burn-out et de la dépression. Souvent, ces deux maladies vont de pair. Aussi, des personnes qui ont connu des épisodes dépressifs courent davantage le risque de tomber dans le gouffre du burn-out. Cela dit, il s’agit bien de pathologies distinctes. Et elles ne sont d’ailleurs pas considérées à l’identique par notre système de sécurité sociale.

Sur le plan légal, en Belgique, le burn-out n’est pas considéré comme une maladie professionnelle ?

Non, et vu l’ampleur de ce phénomène de société, on comprend aisément que le sujet est délicat : si ce syndrome était reconnu en tant que maladie professionnelle, les conséquences seraient très lourdes pour les finances publiques. Mais, en même temps, on ne peut se voiler la face : il s’agit bien d’une pathologie qui prend essentiellement source dans le monde du travail. Il faudrait certainement une réflexion collective, un débat de société à cet égard, mais on entre là sur le terrain des décideurs politiques.

Une personne qui, auparavant, ne commettait pas d’erreur, qui n’oubliait rien, devient tout d’un coup moins précise

Qu’en est-il d’éventuels dérèglements cognitifs ?

C’est l’un des aspects très fréquents du syndrome d’épuisement professionnel. Une personne qui, auparavant, ne commettait pas d’erreur, qui n’oubliait rien, devient tout d’un coup moins précise. On observe qu’elle travaille beaucoup plus, qu’elle fait des heures supplémentaires sans pour autant atteindre des objectifs qui lui étaient autrefois accessibles. On constate encore des épisodes importants de procrastination et des difficultés de concentration : le travailleur en épuisement professionnel passe du coq à l’âne, il a du mal à terminer un projet, voire à finir une idée lorsqu’il est invité à s’exprimer.

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Michel Bouffioux


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