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Publié par Michel Bouffioux

Un article publié par l'hebdomadaire Paris Match Belgique, le 29 septembre 2022 et par Paris Match.be, le 1er octobre 2022.

Mais d’où nous parle Damien Ernst ? Où ce chercheur de l’Université de Liège, omniprésent dans le débat sur la crise énergétique, puise-t-il son énergie ? Rencontre avec un travaillomane qui se verrait bien devenir ministre.

Damien, est-ce un prénom qui vous a été donné en référence au célèbre père, l’apôtre des lépreux ?

Damien Ernst. Oui, tout à fait. Je suis né dans une famille fort chrétienne. Mes parents étaient très engagés dans différentes associations. Nos conditions de vie étaient modestes, il n’y avait qu’un seul salaire qui rentrait, celui de mon père qui était enseignant. Ma mère, bien qu’elle eût une formation d’institutrice, était femme au foyer. Tous les deux avaient fort à cœur d’aider les plus démunis. Séduits par des mouvements comme la théologie de la libération, ils se sont toujours beaucoup impliqués dans des actions de solidarité. Ils étaient les adeptes d’une église moderne, engagée sur le terrain social, clairement de gauche.

Ils vous ont transmis leurs convictions religieuses ?

Durant ma petite enfance mais encore durant mon adolescence, j’ai beaucoup interagi avec des communautés chrétiennes. J’étais très impliqué. Je suis allé à l’église jusqu’à mes 18 ans. Dans ma famille, c’était inconcevable de ne pas se rendre à la messe. Toutefois, pendant mes études universitaires à Liège, j’ai pris beaucoup de distance par rapport à la religion.

Damien Ernst chez lui à Liège. Photo : Ronald Dersin.

 

À 10-12 ans, avec mon frère et ma sœur, on pliait des tracts électoraux pour les Verts

Vous êtes donc le produit d’un milieu plutôt progressiste ?

Oui, mes parents étaient ancrés à gauche. Ils étaient proches des milieux écologistes des années 1980. À 10-12 ans, avec mon frère et ma sœur, on pliait des tracts électoraux pour les Verts et on allait les déposer dans les boîtes aux lettres de notre village.

Cela se passait où ?

À la campagne, dans le village de Montzen, tout près de la frontière allemande. D’ailleurs, la langue usuelle de mes parents – des enfants de fermiers – était le « plattdeutsch » ou bas allemand, un patois en somme.

Quelles sont les valeurs centrales de l’éducation que vous avez reçue ?

Des valeurs d’honnêteté et de partage. Mes parents étaient si idéalistes qu’ils auraient pu se faire avoir par des personnes mal intentionnées. En outre, s’ils n’étaient pas protestants, il y avait tout de même quelque chose de cela dans leur mode de pensée. Culturellement, ils étaient imprégnés d’influences germaniques. Cela se marquait par un véritable culte de la valeur travail. Mon père est quelqu’un de droit, de très strict. Il attendait de ses trois enfants qu’ils s’investissent à fond dans leurs études. Il y avait cette idée forte qu’être studieux permettait d’espérer une place dans l’ascenseur social.

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