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Groupe "G" : une note d'intention

Groupe "G" : une note d'intention

En mars 1989, après les premières déclarations de Martial Lekeu à la presse à propos du groupe G, l'état-major de la gendarmerie publiait un communiqué indiquant qu'il n'a jamais été question dans aucun rouage de ta gendarmerie d’une mystérieuse cellule. Or le 4 octobre 1976, l'ancien gendarme réfugié en Floride remettait bien des photocopies-Groupe G-, « réunion info » et « but du noyau » à l'adjudant Tratsaert, chef de la section « info » de la BSR de Bruxelles. Une littérature pour le moins étonnante à la source de laquelle se trouve un gendarme encore en activité à Wavre.

Les documents qu'un vent favorable nous permet de publier sont en quelque sorte les actes constitutifs du groupe « G ». Ils ont été rédigés par des gendarmes en activité, qui en 1976, préparaient avec Francis Dossoqne, la création d'une cellule d'extrême-droite. D'après des documents trouvés chez les parents de Dossoqne récemment et les déclarations de Lekeu (voir DR du 4 juin 1990), cette cellule a pu se développer, étendre ses ramifications dans d'autres services de police et de renseignement, tandis que l’enquête à son sujet, commencée le 17 septembre 1976 était rapidement arrêtée.

Aujourd'hui. Lekeu dit savoir des choses sur les tueries du Brabant... En attendant d'autres précisions dans notre prochaine édition, voici, d'ores et déjà les petites bafouilles néo-nazies de quelques excités.

« Le premier but de notre groupe consiste à former un noyau solide d'hommes résolus au sein du corps de gendarmerie, seul organe de police nationale (...) Nous ne sommes pas un groupe d'anarchistes, de révolutionnaires ou de conjurés mais simplement un noyau d'hommes fiers et conscients de valeurs morales (...). De nombreux hommes dans le monde luttent contre le péril rouge (...) De notre action dépend notre survie morale. Il faut élargir notre action en recrutant d'autres collègues ayant le même idéal, les mêmes idées que nous et ceci avec prudence et patience. Nous aiderons l’organisation à laquelle nous sommes rattachés (NDLR : le Front de la Jeunesse) par des renseignements, cotisations (...) Nous diffuserons avec prudence nos idées au sein de la gendarmerie (...) Nous avons un travail de sape à accomplir, Il sera long mais c'est possible puisque nous sommes déjà un groupe (...) Il nous faut un régime fort et des hommes compétents aux rênes du pouvoir ".

Quelques photos et mutations

Le second document provenant du groupe « G » est tout aussi explicite. « Je ne vous le cacherai pas, vous le savez autant que moi. Nous vivons dans une démocratie pourrie (...) L'audace récompensera ceux qui agiront au moment opportun, Or, pour l'Instant, la seule entité politique capable de prendre les rênes du pouvoir de façon démocratique, ou non, sont les communistes En effet, par leur subversion et par leurs mensonges, qui ont fait leurs preuves dans d’autres pays, ils ont dans notre pays une position de force (…) Je ne crois pas qu'un homme libre reste insensible à la menace rouge. »

Qu'ont fait ensuite ces jeunes fonctionnaires turbulents, qui se proposaient de lutter âprement contre « les hordes venues de l’Est » ?Ce n'est en tout cas pas la BSR de Bruxelles, au courant des prémisses du mouvement, qui a tenté de le déterminer. Ses recherches se limitent à un rapport de l’adjudant-chef Tratsaert sur base des déclarations de Martial Lekeu. Ce rapport a été remis le 22 octobre 1976 à I’adjudant-chef Loors qui a travaillé plus tard dans le cabinet de Paul Vanden Boeynants.

L'« enquête » comporte aussi quelques photos prises par la BSR de Bruxelles lors d'une réunion tenue au domicile d'un gendarme du groupe « G ». La seule réaction de l’état-major de la gendarmerie, à l'époque, a été de muter les deux membres du BCR Didier Miévis el Thierry Maquet, le 9 décembre 1986, sur ordre du lieutenant-colonel Pire. Plus tard, cela n'a pas empêché Miévis de collaborer, dans un rôle administratif certes, - a l'enquête sur les tueries du Brabant. Inquiétant, bien que, depuis les faits de 1976, on nous affirme que Miévis est un gendarme sans histoire. Il est en poste actuellement à la BSR de Wavre (non pas à Beauvechain, comme nous l’avions signalé par erreur, hier).

C'est de Wavre, justement qu'étaient partis les rapports des gendarmes Bihay et Balfroid qui, en 1985, s'intéressèrent de près à un « groupe d'action » de la gendarmerie. Leurs enquêtes sur les tueries ont été enterrées el ils ont connu les mutations-sanctions tellement pratiquées au cours de ces dernières années noires dans certains services officiels belges.

Aujourd’hui d’autres enquêteurs portent attention à ces pistes étouffées en leur temps. Ils travaillent à Jumet, à Dendermonde et à Nivelles sur les tueries et sur l’affaire Mendez.

A suivre…

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Michel Bouffioux


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