Dans le sous-sol belge : Une énergie inépuisable et respectueuse de l’environnement

Un entretien publié par l'hebdomadaire Paris Match Belgique, le 26 janvier 2023 et par le site Paris Match.be, le 31 janvier 2023.

L'énergie géothermique, issue de la chaleur qu'on peut capter dans les entrailles de la Terre, est renouvelable et disponible en permanence. Comme nous l'explique la géologue Estelle Petitclerc, son utilisation à plus grande échelle en Belgique contribuerait à réduire notre impact sur le climat et à accroître notre sécurité énergétique. Mais notre pays est en retard sur ses voisins.

Pour l'exprimer de manière synthétique, la géothermie, est-ce l'exploitation de la chaleur provenant des entrailles de la terre afin de produire du chauffage ou de l'électricité ?

Estelle Petitclerc. C'est parfaitement cela. En creusant des puits à des profondeurs plus ou moins importantes, on peut capter la chaleur présente dans le sous-sol pour ensuite l'utiliser en surface. À mesure que l'on descend, la chaleur des roches et des aquifères augmente : plus ou moins 3 °C par 100 mètres - soit 30 °C par kilomètre.

À vrai dire, l'idée de tirer profit de cette chaleur créée naturellement par la terre n'a rien de neuf ?

Elle est véritablement ancienne. Très tôt dans l'histoire de l'humanité, les régions volcaniques furent des pôles d'attraction. Certaines recherches archéologiques montrent que des populations du troisième âge glaciaire tiraient déjà profit de la chaleur terrestre. Les fumerolles et les sources chaudes ont également été utilisées depuis la nuit des temps pour le chauffage, la cuisson d'aliments ou tout simplement la baignade. Des vestiges datant d'entre 15 000 et 20 000 ans avant notre ère en témoignent à Niisato, au Japon.

Plus tard, la civilisation romaine n'a-t-elle pas eu également recours à la géothermie ?

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