7 Novembre 2024
Et s'il y avait une forme de nihilisme dans le choix d’une majorité d’Américains de porter l'autocrate Trump au pouvoir ? Un peu, comme en d'autres temps, certains affirmaient qu'une bonne guerre allait résoudre tous les problèmes ? Ne s'agit-il en définitive que d'une volonté de « tout faire exploser » et de regarder ce qui va se passer, comme dans une téléréalité ?
Ceux qui ont voulu cela, sont en état de récidive : c'est consciemment qu'ils ont mis un national-populiste à la tête de la 1ère puissance mondiale, alors qu'ils avaient déjà eu un premier aperçu du personnage pendant 4 ans. Désormais Trump a quasiment les pleins pouvoirs : la majorité au Sénat, sans doute à la Chambre, à la Cour suprême… En conséquence de quoi, l'avenir du monde est plus imprévisible, plus dangereux. Car l'isolationnisme et le protectionnisme de la « Nouvelle Trumpsylvanie » impacteront l'économie mondiale, la géostratégie des Etats européens (remise en cause de l'Otan ?). Sans parler du coût climatique de l'aventure « trumpiste » qui recommence...
Les nationaux-populistes, l'histoire le montre, ont toujours capitalisé sur les peurs, ils se nourrissent de la frustration et de l'incertitude, du sentiment de révolte et de désespoir des sans-grades, des moins favorisés, de ceux qui souffrent. En manque de repères, de sens critique, au temps des algorithmes qui tuent le débat d'idées, une partie de la population est prête à sacrifier la stabilité, à s'automutiler en fait, à se tirer une balle dans le pied (en toute inconscience), pour exprimer son rejet du statu quo, espérant qu'un choc radical secouera les fondations du système. Mais in fine, il y aura toujours un système. Et les gens qui souffrent demeureront.
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