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5 Avril 2004
Chronique "Si on me laisse dire", publiée dans le quotidien "La Dernière Heure en marge du procès de Marc Dutroux et consorts"
Hôtel «Brazil» (26 - Le 6 avril 2004)
Dans un document rédigé le 25 août 1995, la gendarmerie de Charleroi demandait la mise sous observation de Marc Dutroux au parquet de Charleroi. C’était deux jours après l’enlèvement d’An et Eefje et quelques semaines -déjà- après que ce corps de police ait reçu des informations sur la possible implication de Dutroux dans l’enlèvement de Julie et Melissa. Alors que l’on abordait l’enlèvement d’An et Eefje, hier, j’ai relu ce document. Le rapport ? Deux noms y sont cités qui apparaissent en marge du rapt des deux jeunes filles flamandes : ceux de Lionel C. et Nicolo M.
Point commun des deux hommes ? Ils étaient en contact avec Dutroux à Charleroi. Ce n’est pas tout : selon le témoignage de Nicolo M., Lionel C. a été le petit ami de la sœur d’un inspecteur de la PJ de Charleroi arrêté au début de l’affaire Dutroux. Par ailleurs, tant Nicolo M. que Lionel C. ont été très actifs «dans les voitures» et l’enquête de Neufchâteau a fait apparaître des suspicions quant à l’implication de Lionel C. dans un trafic de jeunes filles provenant de Pologne. Elles étaient destinées au marché de la prostitution en Belgique. Ces deux connaissances de Marc Dutroux avaient aussi des relations à la mer du Nord. C’est ainsi qu’il est établi que tant Lionel C que Nicolo M. ont passé le mois d’août 1995 à Blankenberge. Où ? A l’hôtel «Brazil», un établissement tenu par une personne qui ne nous fait pas vraiment changer de milieu. En effet, le patron du «Brazil», le dénommé Marcel Marchal, est connu de la justice, notamment pour proxénétisme. En contact avec d’ex-membres de la tristement célèbre «bande du Milliardaire», son «hôtel» était destiné à faire «travailler» de jeunes femmes provenant d’Allemagne de l’Est. Signalons enfin que lors des perquisitions d’août 1996, les enquêteurs ont trouvé une carte de l’ «hôtel Brazil» et les coordonnées de Marcel Marchal chez… Marc Dutroux
A cela s’ajoute le témoignage d’ Erik V., un voisin du «Brazil» qui affirme avoir reconnu An et Eefje, le soir du 22 août 1995, entre 23 heures et 24 heures. Selon lui, elles étaient devant l’hôtel. Elles discutaient avec Marc Dutroux et… deux autres hommes. On signalera, enfin, que le «Brazil» se trouvait à proximité immédiate du casino où An et Eefje avaient assisté au spectacle de l’illusionniste Rostelli. Elles ont quitté ce lieu, le soir de leur enlèvement à 23 heures 45. Troublant ? Pas pour le chef d’enquête Michel Demoulin. Hier, évoquant pendant deux heures et demi le volet «An et Eefje», il n’a pas pipé mot de la piste «Brazil». Sauf quant Michel Bourlet l’a interrogé utilement à cet égard. En deux minutes et au moyen de deux questions, le procureur a fait admettre à M. Demoulin que la piste Brazil était tout à fait compatible avec ce que l’on sait des déplacements et l’emploi du temps des deux victimes, le soir de l’enlèvement. Il n’aura fallu que… huit ans pour en arriver là. Bien sûr, on entendra les témoignages de Nicolo M. et d’Erik V. dans les semaines à venir. Personne, par contre, n’a pensé à citer Lionel C. Quant à Marcel Marchal, ce sera difficile de le faire venir. Après son seul et unique interrogatoire, en 1996, il est parti vivre… au Brésil.
Pour information, un lien intéressant sur cet aspect du dossier
... Un fil rouge jusqu'à Blankenberge
... Motif : cet homme était en conflit de voisinage avec le propriétaire de l’hôtel Brazil ; s’il avait dit avoir vu AN et EEFJE dans le bar de cet hôtel ... www.observatoirecitoyen.be/article.php3?id_article=245 - 17k |
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