20 Novembre 2008
RUMEURS AU PAYS DES CH'TIS
- Enquête évoquée le 16 novembre 2008 sur le plateau de « L'Info Confidentielle Paris-Match » (RTL/TVI) et publiée dans l'hebdomadaire Paris Match (Belgique) le 20 novembre 2008 -
C’est le pays du ruban, des géants et des ducasses. Enclavée en Flandre mais se situant à deux pas de la frontière française, la ville de Comines-Warneton appartient à la Région wallonne et offre des facilités à sa minorité néerlandophone. Sur ces berges de la Lys où les Flamands s’expriment en français et les Picards parlent ch’timi, les cultures s’entremêlent, s’enrichissent et invitent à l’ouverture d’esprit. D’évidence aussi, à une certaine franchise dans les rapports humains.
Dès que l’on a franchi la porte de l’Hostellerie de la Place, à Ploegsteert, la serveuse Marie-Paule Fauquenot ne se fait pas prier pour donner son avis sur l’homme qui a suscité ce déplacement, si loin de la capitale : « Louis Vandeskelde ? C’est notre agent de quartier. Cela fait longtemps qu’on le connaît. C’est un brave homme qui a le cœur sur la main. Il vient régulièrement boire son café. Je vous assure qu’il n’a jamais eu de gestes déplacés envers quiconque. Ce gars-là, c’est la bonté incarnée. Toujours disponible, il a rendu d’innombrables services à des tas de personnes. Vous pouvez l’appelez à n’importe quel heure du jour et de la nuit. Il vit pour aider les gens. Je connais sa femme, Martine. C’est un beau couple. Ils sont parents et grands-parents. Ils adorent leur petite-fille. »
Au Bizet, un hameau de Ploegsteert, Delphine Lebleu fait aussi partie des gens qui n’ont que des éloges à formuler à l’endroit du policier Louis. « C’est un agent de quartier ancien modèle. Lorsqu’il y a un problème de voisinage, il va tenter de concilier les points de vue, plutôt que de rédiger des PV… Comme Louis connaît tout le monde et qu’il est très chaleureux, cela suffit à résoudre la plupart des difficultés. A la réflexion, il est autant assistant social que flic, toujours là pour aider les gens dans le besoin. A l’écoute, facilitant des tâches administratives ; il lui est même arrivé de trouver des vêtements ou des meubles pour les plus nécessiteux. Donner semble être son plaisir… »
Plus de vingt ans que Louis Vandeskelde se balade en uniforme dans le coin. Nous le retrouvons autour d’une jatte de café dans un bistrot de Comines. Avec son regard malicieux, non dissimulé par ses petites lunettes, l’homme dégage de la sympathie. Et il se met à parler et à parler encore, sans s’arrêter, comme un moulin en plein vent. Emporté par ses émotions dans un flot de mots qui finissent par entrer en collision les uns avec les autres. Au risque d’apparaître confus. « Je ne suis pas un policier qui verbalise pour un oui ou pour un non. Ma mission est de mettre fin aux infractions. Quand je vois un ivrogne sur la route, j’arrête le combi et je le fais monter à bord. Plutôt que de l’entendre au poste, je le ramène chez lui. Etre flic, c’est rendre service. Il m’est souvent arrivé, quand je voyais un gosse qui avait encore des kilomètres à rouler sous la pluie pour aller à l’école, de l’embarquer avec son vélo pour l’avancer », raconte Louis Vandeskelde.
« Des centaines de personnes sont montées dans ma camionnette, et moi, je suis allé chez tout le monde », ajoute-t-il avant que nous ayons pu enchaîner par une question. « Normal, j’ai toujours vécu ici. Quand j’étais petit, j’ai dû me retrouver sur les genoux de tous les vieux du village. Et je ne vous dis pas combien d’enfants sont ensuite venus sur les miens. Tenez, le cycliste Frank Vandenbroucke : je l’ai connu tout petit, quand il était trop gâté par sa maman. Si vous voulez, on peut faire un tour du coin, les gens vous diront qui je suis. Et ils vous offriront un verre. » Bienvenue chez les Ch’tis !
Nous référant à l’expérience de Philippe Abrams, ex-directeur de la poste à Salon-de-Provence, nous déclinons le petit tour des connaissances de l’agent Louis, préférant nous rendre en ville de Comines-Warneton pour rencontrer deux de ses collègues. « Ah, Louis, c’est vraiment un cas », nous dit le premier. « Il est volubile, exubérant et certainement trop démonstratif. Il a toujours une tendance à en faire un peu trop. Quand il me faut une page pour décrire un fait dans un procès-verbal, lui, il en remplira trois. Mis à part cela, c’est un type tout à fait correct. Il veut le bien des gens. » Un autre policier complète le portrait : « Que Louis fasse de temps en temps une petite entorse au règlement, je peux l’imaginer. Il m’étonnerait fort, par contre, qu’il doive répondre d’une infraction pénale de quelque nature que ce soit… Personne parmi ses collègues ne croit à cette histoire de mœurs avec cette adolescente. C’est de la foutaise. Louis, on le connaît depuis des années. Il a ce côté chaleureux des hommes du Nord : il serrera facilement un ami dans ses bras, il donnera facilement un bisou. Il aura un mot gentil pour une collègue féminine. En fait, il dégouline de sentiments et d’affection. Ce n’est tout de même pas un crime. »
Depuis plus de seize mois, pourtant, l’inspecteur principal Louis Vandeskelde est l’objet d’une information judiciaire diligentée par le Parquet de Tournai pour « attentat à la pudeur sans violence ni menaces sur une mineure d’âge de moins de 16 ans par une personne qui abuse de son autorité ou de sa fonction ». A l’origine de cette suspicion infamante, une lettre de dénonciation envoyée fin juin 2007 au bourgmestre de Comines-Warneton, à la police locale et au service d’aide à la jeunesse. En cause ? Des présomptions. Des interprétations…
Utilisant un ton solennel, le document rédigé par la directrice d’un établissement scolaire accuse l’agent Louis Vandeskelde d’avoir entretenu des « rapports intimes » avec une jeune Sylvie (prénom d’emprunt) âgée de 15 ans : « Mon corps professoral et moi-même (…) avons pu constater des rapports intimes entre ces deux personnes alors qu’aucun lien de parenté ne les lie », écrivent les délateurs. La lettre est cosignée par plusieurs professeurs et un éducateur.
Des « rapports intimes » ? Les mots choisis par les délateurs sont lourds de sens. Par contre, les arguments qui forgent l’infamante accusation semblent très légers : « Régulièrement, M. Louis Vandeskelde dépose Sylvie à l’école avec son véhicule de service pour revenir la chercher après les cours. Le jeudi 14 juin dernier, M. Louis Vandeskelde est même venu à l’école ramener l’équipement de sport de Sylvie durant la pause de midi. Le vendredi 22 juin, en début d’après-midi, un professeur a vu circuler Sylvie et M. Louis Vandeskelde dans les rues de Warneton à hauteur de l’école primaire Saint-Henri. Un autre professeur les a même surpris enlacés et occupés à s’embrasser “à pleine bouche” dans la voiture personnelle de M. Louis Vandeskelde. Suite à tout cela, nous avons convoqué l’élève ainsi que sa maman pour leur faire part de nos réelles inquiétudes devant de tels agissements. Notre rôle, en tant qu’enseignants et éducateurs, étant de protéger l’élève mineur. » » Vient alors le moment fort du réquisitoire : «
A aucun moment, la lettre de dénonciation ne fait état des points de vue de la « victime » et de sa mère. Ont-elles confirmé la pertinence des craintes ressenties par la direction de l’école ? Négatif, selon Louis Vandeskelde : « Quand Sylvie et sa maman ont été reçues par l’école, elles ont déclaré qu’il n’y avait absolument rien à me reprocher. Cela n’a pas empêché l’ex-directrice de cet établissement de rédiger sa lettre de dénonciation… » Contactée par Paris Match, l’ex-directrice de l’école – désormais à la retraite – rétorque qu’à ses yeux et à ceux de plusieurs de ses professeurs, le comportement du policier était « bel et bien suspect » ; que l’enseignante qui a vu l’agent Louis « embrasser » Sylvie dans sa voiture est « formelle ». Et elle croit bon d’ajouter que « suite à la lettre, l’enquête a fait ressortir de très vilaines choses sur ce policier ». Lesquelles ? « Je ne sais pas s’il s’agit de dossiers de mœurs… On ne m’a pas tout dit », répond-elle, évasive. En fait, les « vilaines choses » évoquées ici ne sont apparues dans aucune enquête judiciaire... Et la directrice élude toute demande de précision par une formule éculée : « J’ai fait mon boulot. Pour moi, c’est une affaire classée. Pour en savoir plus, adressez-vous au bourgmestre de Comines. »
Chose faite… en vain. Particulièrement impoli, le bourgmestre de Comines-Warneton, Gilbert Deleu (CDH), se contente d’éructer des propos incohérents : « Cela ne vaut pas la peine de s’intéresser à des situations pareilles. C’est de la folie furieuse ! Je ne parlerai pas. Pourquoi vous vous intéressez à ces conneries ? Les journalistes sont des fouteurs de m… » Nous espérons trouver une éclaircie chez le témoin principal de l’infamie. Cette enseignante qui aurait vu l’embrassade « à pleine bouche » entre le vieux flic et l’adolescente. Pas de rappel lorsque nous laissons nos coordonnées à sa directrice d’école. Répondeur branché en permanence à son domicile. Ce silence témoigne-t-il du fait que, pour elle aussi, ceci est « une affaire classée » ?
Peut-être pourrions-nous apprendre un peu plus en nous adressant aux parents de la victime présumée. Depuis la dénonciation, Sylvie s’est-elle plainte d’avoir été abusée par le policier Louis ? A cette question simple, nous ne recevrons d’abord qu’une réponse alambiquée et, à vrai dire, assez inédite dans ce type d’enquête. « Il faut que je demande à qui de droit ce que je peux dire ou pas », dixit la maman de l’adolescente. Qui est ce « qui de droit » ? Mystère. Quelques jours plus tard, nous relançons la famille de Sylvie. Au bout d’une demi-heure de conversation, son beau-père nous dit qu’au sein de sa famille, Sylvie ne s’est jamais plainte d’avoir été abusée ou même d’avoir été importunée d’une quelconque manière par l’agent Louis. Et que, par conséquent, aucune plainte n’a jamais été déposée à la police. Le beau-père nous confirme aussi une information donnée par Louis Vandeskelde : durant l’été 2007, après la convocation de Sylvie et de sa maman à l’école, la jeune fille a bien été autorisée par ses parents à passer plusieurs semaines de vacances chez le policier et sa femme Martine. A l’époque, cela valait sans doute mieux que n’importe quel désaveu verbal de la lettre de dénonciation !
Le beau-père semble ensuite se mordre les doigts de nous en avoir trop dit. Un peu pathétique, il veut brouiller les pistes : « Quand je vous dis oui, cela veut peut-être dire non ! » Et puis il menace, avec des mots qu’on imagine généralement réservés à ses proches : « Si vous continuez à me poser des questions, je vais me remettre à boire ! » Comme la maman de Sylvie, cet homme semble se sentir obligé de garder un silence total autour de l’« affaire », quitte à laisser s’enfler les on-dit autour de l’agent Louis. S’agit-il aussi de ne pas se mettre en porte-à-faux avec les allégations venant des enseignants d’une école encore aujourd’hui fréquentée par Sylvie ?
Sur l’océan de la rumeur, ce sont décidément les barques des lâches qui flottent le mieux. Car, in fine, il n’y a que « l’accusé » qui ose vraiment remuer cette eau salie par la délation. Pour crier son innocence mais aussi pour exprimer son dégoût. « Ces gens qui m’ont accusé sont peut-être passés à autre chose mais, moi, cette affaire, je la vis encore. Je ne me sentirai bien que quand la justice aura établi la vacuité de ces allégations. Mais pour l’heure, à cause de ces conneries, je suis encore l’objet d’interrogatoires du comité P. » « Pour l’heure » ? Au moment où Louis nous fait ces déclarations, nous sommes à la fin du mois d’octobre 2008… Si la lettre de dénonciation remontant à fin juin 2007 a bel et bien fait l’objet d’un procès-verbal dès le 2 juillet 2007, si ce PV a été transmis au Parquet de Tournai le 10 juillet 2007 et si le procureur du Roi de Tournai a demandé au Comité P, l’organe de contrôle des services de police, d’assurer la suite d’enquête en date du 28 août 2007, ce n’est qu’un an plus tard, le 20 août 2008, que le policier supposé pervers a été enfin interrogé par les bœufs-carottes. « Heureusement que je ne suis pas celui que l’on a dit, car j’aurais pu faire beaucoup de victimes avant même que l’on songe à venir me poser des questions », remarque Louis Vandeskelde, qui a encore été interrogé à la mi-octobre.
Ce trait ironique ne devrait pas faire croire que la lenteur de ces investigations quelque peu surréalistes fait rire notre homme : « Etant natif du village, je connais tout le monde et les cancans font partie de la vie locale. Et donc, en attendant désespérément la venue du Comité P ou une convocation, j’ai dû mille fois expliquer à des gens incrédules que, non, je n’avais pas été expulsé de la police. Que, non, le bruit qui courait que j’avais eu des aventures avec des mineures d’âge était une rumeur méchante… C’est incroyable, vous savez… Pour finir, des personnes étaient convaincues qu’on m’avait vu descendre menotté dans le dos du perron du commissariat… De telles histoires, une fois qu’elles sont lancées, se nourrissent d’elles-mêmes… »
Mais alors, quelle est la clé de l’énigme ? Pourquoi l’agent Louis conduisait-il parfois la jeune Sylvie à l’école ? Pourquoi l’a-t-on vu en compagnie de cette adolescente dans les rues de Warneton ? Louis répond à ces questions dans plusieurs lettres écrites à Mme le Procureur du Roi de Tournai et dans des déclarations circonstanciées au Comité P. Tous documents dont Paris Match a pu prendre connaissance. Il en ressort que la famille de Sylvie a connu d’énormes difficultés au cours de ces dernières années (violence, alcoolisme, pauvreté, logement…). Plusieurs des enfants qui en font partie ont d’ailleurs connu des périodes de placement en maison d’accueil. « En temps qu’agent de quartier, comme je l’ai toujours fait, j’ai voulu être attentif à ces personnes fragilisées », poursuit Louis Vandeskelde.
Parfois en vain, comme l’explique encore le policier : « J’ai essayé de raisonner l’une des filles qui voulait quitter le domicile familial bien trop jeune… Elle n’a rien voulu entendre, et voilà qu’à 18 ans elle est enceinte. » Plus tard, à la demande de sa maman et son beau-père, il aurait été question de « recadrer » Sylvie. « J’allais régulièrement boire une tasse de café chez ces personnes. J’étais préoccupé par leurs conditions de vie très défavorables. Tant pour eux que pour leurs enfants. Par pudeur, j’éviterai de donner certains détails que j’ai communiqués à la justice. Sylvie, de par certaines relations, a été confrontée à des expériences difficiles. Elle disait avoir des problèmes avec des personnes qui l’ennuyaient dans les environs de son école. Avec l’accord de sa mère, je l’ai donc conduite à quelques reprises. Cette enfant est défavorisée par la vie. J’ai voulu l’aider. J’ai pensé qu’il y avait moyen de lui redonner une meilleure éducation. Des repères pour qu’elle s’en sorte mieux dans la vie. Tout de suite, le courant est bien passé avec ma femme. Avec l’accord de ses parents, Sylvie a passé de plus en plus de temps chez nous. On se comportait avec elle comme si elle était notre fille. à la maison, elle avait sa chambre. C’était ma femme qui était le plus souvent en sa compagnie. Et moi, je travaillais. On a fait des excursions. On lui a payé des vêtements moins vulgaires. On lui a enseigné des rudiments de savoir-vivre. Rien d’autre ! »
Pour témoigner de sa bonne foi, le policier nous montre quelques mots que sa femme et lui ont écrits à l’attention de Sylvie lorsqu’elle logeait chez eux. Essentiellement des rappels à l’ordre. Parfois rédigés de manière ampoulée. Comportant aussi des tentatives d’analyse psychologisantes un peu lourdes et même, dans certains cas, des mots un peu crus. « Il s’agissait de lui parler dans le langage qu’elle comprenait », se défend Louis. Le policier et sa femme ont sans doute voulu en faire un peu trop... Ce qui se traduit très bien dans cet aveu de l’agent Louis : « A partir d’un certain moment, la maman de Sylvie n’a plus voulu que cela continue, parce qu’elle avait peur qu’on lui prenne sa fille. » Quelques fautes de goût ? Sans doute. Mais pas de quoi conduire un homme devant un tribunal. Aucune trace, en tous cas, de faits de mœurs. « Avec mes parents, j’ai connu Louis alors que j’étais encore une petite fille », témoigne Delphine Lebleu. « Il doit avoir quinze ans de plus que moi… Si c’était un amateur de gosses, j’aurais été en première ligne… Parfois, je suis allée sur ses genoux. Parfois aussi, il m’a serré dans ses bras dans un élan d’affection. C’est un homme qui aime le contact, mais je ne lui ai jamais connu le moindre geste ambigu. Il a toujours semblé être très heureux avec Martine qui, de ce point de vue, lui ressemble beaucoup. »
« Cette histoire est une illustration de la force destructrice de la rumeur. Dans larégion, il y a des gens qui sont tellement puritains qu’ils en arrivent à avoir une imagination débordante. C’est à se demander qui sont les vrais pervers ! » conclut un collègue de l’agent Louis. Au bout de cette enquête, en effet, notre seule crainte est de rencontrer ce dernier dans les rues de Comines lorsqu’il sera blanchi des accusations formulées contre lui. C’est qu’il risquerait très fort de vouloir nous serrer dans ses tendres bras d’homme du Nord au grand cœur… Cela pourrait-il être mal interprété ?
TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN ?
En bouclant cette enquête, nous avons appris que le Parquet de Tournai était arrivé aux mêmes conclusions que Paris Match : les accusations portées contre l’agent Louis ne nécessitent qu’un « classement sans suite ». Tout est bien qui finit bien ? « Ce n’est pas si simple. Cette affaire a brisé ma carrière », réagit Louis Vandeskelde, lequel a pris connaissance de la bonne nouvelle sur le plateau de « L’Info confidentielle Paris Match », dimanche dernier sur RTL-TVI. « A cause de ces accusations infamantes, je me suis enfoncé dans une dépression qui m’a éloigné de mon travail et a accéléré ma prochaine mise à la retraite… Je ne vais pas tourner la page aussi facilement. Je demanderai réparation. Tous mes accusateurs vont se retrouver devant le tribunal ! »
Voir le profil de Michel Bouffioux sur le portail Overblog