Chronique « Si on me laisse dire » publiée dans le quotidien « La Dernière Heure » en marge du procès de Marc Dutroux et consorts.
Pronostic (55 – Le 26 mai 2004)
Et si j’osais une prévision, un pronostic : dans quelques jours, lors des plaidoiries de ses avocats, Michel Nihoul pourrait changer de stratégie de défense. Bien sûr, je n’imagine pas que le quatrième accusé déclare subitement aux jurés qu’il est impliqué dans l’enlèvement de Laetitia Delhez! Par contre, il me semble envisageable que son argumentation devenue intenable sur le volet «drogue» sera remisée aux oubliettes. Elle y rejoindra les nombreuses autres fadaises que l’escroc bruxellois a déjà racontées sur ce pan du dossier. Nihoul pourrait avouer le trafic de drogue!
De manière magistrale, hier, les avocats de Laetitia ont fait le tour de la question. Nihoul livre 1.000 pilules d’ecstasy au lendemain de l’enlèvement de Laetitia. Et depuis 1996, il n’a fait que mentir à cet égard. D’abord sur l’existence même de la transaction. Ensuite, ne pouvant plus nier sous l’accumulation des preuves, en lui donnant un sens qu’elle n’a évidement pas : une prétendue opération secrète qui aurait été pilotée par la gendarmerie de Dinant pour infiltrer le milieu des stupéfiants à Dinant.
Comme l’ont rappelé hier Me Fermon et Beauthier, aucun des gendarmes cités par la défense de Nihoul n’a confirmé les explications surréalistes de l’escroc bruxellois. L’accusé est incapable de donner l’identité et la qualité du policier qu’il aurait soit disant contacté le jour de la livraison des 1000 pilules. Cette opération n’a aucun sens sur le plan policier : démanteler une filière à Dinant en donnant de la drogue à quelqu’un qui va la vendre… à Tournai ? Et pour arrêter qui ? Des petits toxico qui achètent 10 pilules dans des dancings ? La logique policière – et c’est élémentaire- consisterait plutôt à remonter une filière – pour arrêter les gros fournisseurs- plutôt qu’à la descendre!
Nihoul a pourtant voulu défendre l’idée de cette improbable opération. C’était gros évidemment. Mais pas insensé. Sa «prestance» en ayant déjà convaincu d’autres, il savait aussi que s’il parvenait à faire avaler cette histoire, il pourrait demander à être blanchi de la prévention «drogue» en tant que victime d’une provocation policière… Cela n’a pas marché devant la cour d’appel de Liège en 2003. Il semble déjà évident que cela ne passera sans doute pas la rampe à Arlon.
Nihoul a misé trop gros. Car outre les démentis de gendarmes qui auraient pu être concernés, le dossier ne recèle aucune trace de l’existence de la fameuse opération secrète. Il prouve par contre que le quatrième accusé n’a jamais informé les services de police de sa prise de possession, en 1996, d’un stock de 5000 pilules d’ecstasy. Ce n’est pas un petit bout de papier trouvé chez le gendarme Vanesse avec la mention «ecstasy» et l’adresse de l’escroc à Jette qui change quoique ce soit à l’affaire. L’enquête a en effet démontré qu’en avril 1996, Nihoul balance un copain trafiquant de drogue, le dénommé David Walsch. Certes, il donne une première information concernant de l’XTC à son contact à la gendarmerie mais il la corrige deux jours plus tard lorsqu’il se rend compte que sa proie est non seulement en possession des 5000 pilules, mais aussi de 10 kg de poudre d’amphétamine. Dès lors, il gardera l’XTC pour lui. Il n’en parlera plus au gendarme et il balancera Walsch pour les amphétamines.
Les vraies questions sont donc les suivantes : comment Nihoul a rentabilisé les 5.000 pilules ? Il est établi qu’environ 1500 d’entres elles ont été écoulées via Lelièvre (principalement) et Dutroux. Les 3500 autres aussi ? Pourquoi 1.000 pilules ont été données sans contrepartie à Lelièvre le 10 août? Pour payer l’enlèvement de Laetitia ? Après des années de mensonges, il ne reste que quelques jours à Nihoul pour donner des explications raisonnables. Elles devraient inévitablement commencer par des aveux sur le trafic de drogue…
Chronique « Si on me laisse dire » publiée dans le quotidien « La Dernière Heure » en marge du procès de Marc Dutroux et consorts.
Pronostic (55 – Le 26 mai 2004)
Et si j’osais une prévision, un pronostic : dans quelques jours, lors des plaidoiries de ses avocats, Michel Nihoul pourrait changer de stratégie de défense. Bien sûr, je n’imagine pas que le quatrième accusé déclare subitement aux jurés qu’il est impliqué dans l’enlèvement de Laetitia Delhez! Par contre, il me semble envisageable que son argumentation devenue intenable sur le volet «drogue» sera remisée aux oubliettes. Elle y rejoindra les nombreuses autres fadaises que l’escroc bruxellois a déjà racontées sur ce pan du dossier. Nihoul pourrait avouer le trafic de drogue!
De manière magistrale, hier, les avocats de Laetitia ont fait le tour de la question. Nihoul livre 1.000 pilules d’ecstasy au lendemain de l’enlèvement de Laetitia. Et depuis 1996, il n’a fait que mentir à cet égard. D’abord sur l’existence même de la transaction. Ensuite, ne pouvant plus nier sous l’accumulation des preuves, en lui donnant un sens qu’elle n’a évidement pas : une prétendue opération secrète qui aurait été pilotée par la gendarmerie de Dinant pour infiltrer le milieu des stupéfiants à Dinant.
Comme l’ont rappelé hier Me Fermon et Beauthier, aucun des gendarmes cités par la défense de Nihoul n’a confirmé les explications surréalistes de l’escroc bruxellois. L’accusé est incapable de donner l’identité et la qualité du policier qu’il aurait soit disant contacté le jour de la livraison des 1000 pilules. Cette opération n’a aucun sens sur le plan policier : démanteler une filière à Dinant en donnant de la drogue à quelqu’un qui va la vendre… à Tournai ? Et pour arrêter qui ? Des petits toxico qui achètent 10 pilules dans des dancings ? La logique policière – et c’est élémentaire- consisterait plutôt à remonter une filière – pour arrêter les gros fournisseurs- plutôt qu’à la descendre!
Nihoul a pourtant voulu défendre l’idée de cette improbable opération. C’était gros évidemment. Mais pas insensé. Sa «prestance» en ayant déjà convaincu d’autres, il savait aussi que s’il parvenait à faire avaler cette histoire, il pourrait demander à être blanchi de la prévention «drogue» en tant que victime d’une provocation policière… Cela n’a pas marché devant la cour d’appel de Liège en 2003. Il semble déjà évident que cela ne passera sans doute pas la rampe à Arlon.
Nihoul a misé trop gros. Car outre les démentis de gendarmes qui auraient pu être concernés, le dossier ne recèle aucune trace de l’existence de la fameuse opération secrète. Il prouve par contre que le quatrième accusé n’a jamais informé les services de police de sa prise de possession, en 1996, d’un stock de 5000 pilules d’ecstasy. Ce n’est pas un petit bout de papier trouvé chez le gendarme Vanesse avec la mention «ecstasy» et l’adresse de l’escroc à Jette qui change quoique ce soit à l’affaire. L’enquête a en effet démontré qu’en avril 1996, Nihoul balance un copain trafiquant de drogue, le dénommé David Walsch. Certes, il donne une première information concernant de l’XTC à son contact à la gendarmerie mais il la corrige deux jours plus tard lorsqu’il se rend compte que sa proie est non seulement en possession des 5000 pilules, mais aussi de 10 kg de poudre d’amphétamine. Dès lors, il gardera l’XTC pour lui. Il n’en parlera plus au gendarme et il balancera Walsch pour les amphétamines.
Les vraies questions sont donc les suivantes : comment Nihoul a rentabilisé les 5.000 pilules ? Il est établi qu’environ 1500 d’entres elles ont été écoulées via Lelièvre (principalement) et Dutroux. Les 3500 autres aussi ? Pourquoi 1.000 pilules ont été données sans contrepartie à Lelièvre le 10 août? Pour payer l’enlèvement de Laetitia ? Après des années de mensonges, il ne reste que quelques jours à Nihoul pour donner des explications raisonnables. Elles devraient inévitablement commencer par des aveux sur le trafic de drogue…
Chronique « Si on me laisse dire » publiée dans le quotidien « La Dernière Heure » en marge du procès de Marc Dutroux et consorts.
Pronostic (55 – Le 26 mai 2004)
Et si j’osais une prévision, un pronostic : dans quelques jours, lors des plaidoiries de ses avocats, Michel Nihoul pourrait changer de stratégie de défense. Bien sûr, je n’imagine pas que le quatrième accusé déclare subitement aux jurés qu’il est impliqué dans l’enlèvement de Laetitia Delhez! Par contre, il me semble envisageable que son argumentation devenue intenable sur le volet «drogue» sera remisée aux oubliettes. Elle y rejoindra les nombreuses autres fadaises que l’escroc bruxellois a déjà racontées sur ce pan du dossier. Nihoul pourrait avouer le trafic de drogue!
De manière magistrale, hier, les avocats de Laetitia ont fait le tour de la question. Nihoul livre 1.000 pilules d’ecstasy au lendemain de l’enlèvement de Laetitia. Et depuis 1996, il n’a fait que mentir à cet égard. D’abord sur l’existence même de la transaction. Ensuite, ne pouvant plus nier sous l’accumulation des preuves, en lui donnant un sens qu’elle n’a évidement pas : une prétendue opération secrète qui aurait été pilotée par la gendarmerie de Dinant pour infiltrer le milieu des stupéfiants à Dinant.
Comme l’ont rappelé hier Me Fermon et Beauthier, aucun des gendarmes cités par la défense de Nihoul n’a confirmé les explications surréalistes de l’escroc bruxellois. L’accusé est incapable de donner l’identité et la qualité du policier qu’il aurait soit disant contacté le jour de la livraison des 1000 pilules. Cette opération n’a aucun sens sur le plan policier : démanteler une filière à Dinant en donnant de la drogue à quelqu’un qui va la vendre… à Tournai ? Et pour arrêter qui ? Des petits toxico qui achètent 10 pilules dans des dancings ? La logique policière – et c’est élémentaire- consisterait plutôt à remonter une filière – pour arrêter les gros fournisseurs- plutôt qu’à la descendre!
Nihoul a pourtant voulu défendre l’idée de cette improbable opération. C’était gros évidemment. Mais pas insensé. Sa «prestance» en ayant déjà convaincu d’autres, il savait aussi que s’il parvenait à faire avaler cette histoire, il pourrait demander à être blanchi de la prévention «drogue» en tant que victime d’une provocation policière… Cela n’a pas marché devant la cour d’appel de Liège en 2003. Il semble déjà évident que cela ne passera sans doute pas la rampe à Arlon.
Nihoul a misé trop gros. Car outre les démentis de gendarmes qui auraient pu être concernés, le dossier ne recèle aucune trace de l’existence de la fameuse opération secrète. Il prouve par contre que le quatrième accusé n’a jamais informé les services de police de sa prise de possession, en 1996, d’un stock de 5000 pilules d’ecstasy. Ce n’est pas un petit bout de papier trouvé chez le gendarme Vanesse avec la mention «ecstasy» et l’adresse de l’escroc à Jette qui change quoique ce soit à l’affaire. L’enquête a en effet démontré qu’en avril 1996, Nihoul balance un copain trafiquant de drogue, le dénommé David Walsch. Certes, il donne une première information concernant de l’XTC à son contact à la gendarmerie mais il la corrige deux jours plus tard lorsqu’il se rend compte que sa proie est non seulement en possession des 5000 pilules, mais aussi de 10 kg de poudre d’amphétamine. Dès lors, il gardera l’XTC pour lui. Il n’en parlera plus au gendarme et il balancera Walsch pour les amphétamines.
Les vraies questions sont donc les suivantes : comment Nihoul a rentabilisé les 5.000 pilules ? Il est établi qu’environ 1500 d’entres elles ont été écoulées via Lelièvre (principalement) et Dutroux. Les 3500 autres aussi ? Pourquoi 1.000 pilules ont été données sans contrepartie à Lelièvre le 10 août? Pour payer l’enlèvement de Laetitia ? Après des années de mensonges, il ne reste que quelques jours à Nihoul pour donner des explications raisonnables. Elles devraient inévitablement commencer par des aveux sur le trafic de drogue…
Chronique « Si on me laisse dire » publiée dans le quotidien « La Dernière Heure » en marge du procès de Marc Dutroux et consorts.
Pronostic (55 – Le 26 mai 2004)
Et si j’osais une prévision, un pronostic : dans quelques jours, lors des plaidoiries de ses avocats, Michel Nihoul pourrait changer de stratégie de défense. Bien sûr, je n’imagine pas que le quatrième accusé déclare subitement aux jurés qu’il est impliqué dans l’enlèvement de Laetitia Delhez! Par contre, il me semble envisageable que son argumentation devenue intenable sur le volet «drogue» sera remisée aux oubliettes. Elle y rejoindra les nombreuses autres fadaises que l’escroc bruxellois a déjà racontées sur ce pan du dossier. Nihoul pourrait avouer le trafic de drogue!
De manière magistrale, hier, les avocats de Laetitia ont fait le tour de la question. Nihoul livre 1.000 pilules d’ecstasy au lendemain de l’enlèvement de Laetitia. Et depuis 1996, il n’a fait que mentir à cet égard. D’abord sur l’existence même de la transaction. Ensuite, ne pouvant plus nier sous l’accumulation des preuves, en lui donnant un sens qu’elle n’a évidement pas : une prétendue opération secrète qui aurait été pilotée par la gendarmerie de Dinant pour infiltrer le milieu des stupéfiants à Dinant.
Comme l’ont rappelé hier Me Fermon et Beauthier, aucun des gendarmes cités par la défense de Nihoul n’a confirmé les explications surréalistes de l’escroc bruxellois. L’accusé est incapable de donner l’identité et la qualité du policier qu’il aurait soit disant contacté le jour de la livraison des 1000 pilules. Cette opération n’a aucun sens sur le plan policier : démanteler une filière à Dinant en donnant de la drogue à quelqu’un qui va la vendre… à Tournai ? Et pour arrêter qui ? Des petits toxico qui achètent 10 pilules dans des dancings ? La logique policière – et c’est élémentaire- consisterait plutôt à remonter une filière – pour arrêter les gros fournisseurs- plutôt qu’à la descendre!
Nihoul a pourtant voulu défendre l’idée de cette improbable opération. C’était gros évidemment. Mais pas insensé. Sa «prestance» en ayant déjà convaincu d’autres, il savait aussi que s’il parvenait à faire avaler cette histoire, il pourrait demander à être blanchi de la prévention «drogue» en tant que victime d’une provocation policière… Cela n’a pas marché devant la cour d’appel de Liège en 2003. Il semble déjà évident que cela ne passera sans doute pas la rampe à Arlon.
Nihoul a misé trop gros. Car outre les démentis de gendarmes qui auraient pu être concernés, le dossier ne recèle aucune trace de l’existence de la fameuse opération secrète. Il prouve par contre que le quatrième accusé n’a jamais informé les services de police de sa prise de possession, en 1996, d’un stock de 5000 pilules d’ecstasy. Ce n’est pas un petit bout de papier trouvé chez le gendarme Vanesse avec la mention «ecstasy» et l’adresse de l’escroc à Jette qui change quoique ce soit à l’affaire. L’enquête a en effet démontré qu’en avril 1996, Nihoul balance un copain trafiquant de drogue, le dénommé David Walsch. Certes, il donne une première information concernant de l’XTC à son contact à la gendarmerie mais il la corrige deux jours plus tard lorsqu’il se rend compte que sa proie est non seulement en possession des 5000 pilules, mais aussi de 10 kg de poudre d’amphétamine. Dès lors, il gardera l’XTC pour lui. Il n’en parlera plus au gendarme et il balancera Walsch pour les amphétamines.
Les vraies questions sont donc les suivantes : comment Nihoul a rentabilisé les 5.000 pilules ? Il est établi qu’environ 1500 d’entres elles ont été écoulées via Lelièvre (principalement) et Dutroux. Les 3500 autres aussi ? Pourquoi 1.000 pilules ont été données sans contrepartie à Lelièvre le 10 août? Pour payer l’enlèvement de Laetitia ? Après des années de mensonges, il ne reste que quelques jours à Nihoul pour donner des explications raisonnables. Elles devraient inévitablement commencer par des aveux sur le trafic de drogue…