Complément d’info au dossier publié ce 15 octobre 2009 par l’hebdomadaire Paris Match (Belgique)
Contacté pat Paris Match, le responsable du service des soins intensifs des Bruyères dément les propos que lui prêtent les Sougnez : « Le matériel utilisé dans mon service n’est pas obsolète et le personnel est formé. La dialyse était nécessaire et efficace – son caractère continu impliquait et implique d’ailleurs d’une manière générale, une constance dans la délivrance de la filtration, les arrêts répétés sur alarmes de pression excessive amenant la coagulation du filtre. En cas de non reprise de diurèse, des séances de dialyse intermittente sont généralement tentées. Le matériel adéquat est présent sur le site Sart Tilmant. Il est donc logique que le patient y ait été transféré sans urgence vu la prise en charge déjà garantie de l’insuffisance rénale. L’hémodialyse intermittente n’a par ailleurs pas été réalisable aux soins intensifs généraux du Sart Tilman (instabilité hémodynamique durant les séances) et on est revenu à hemofiltration continue, comme aux Bruyères. »
Est-ce normal de placer volontairement une personne âgée dans le coma, simplement parce que la dialyse se bloque si elle se réveille? «Oui», répond ce médecin.
Est-ce normal de laisser perdurer une telle situation pendant plusieurs semaines, alors que d’autres hôpitaux disposent d’un matériel adéquat ? « Oui », dit-il encore, « dès l’instant où les services de soins intensifs disposant d’un recours à la dialyse intermittente– sont saturés comme c’était le cas à l’époque de l’hospitalisation de M. Sougnez. De plus, le fait de maintenir M Sougnez sous sédation afin d’éviter les interruptions répétées de l’hémofiltration continue était obligatoire. Le risque secondaire de surinfection pulmonaire ne pouvait être nul.»
A propos de la «blessure au cou», de Laurent Sougnez, le médecin explique aussi qu’elle était liée à l’état de santé de ce patient diabétique : « L’escarre cervical était liée à la suffusion d’un hématome lié à la mise en place d’un des multiples cathéters centraux nécessaires à la conduite du traitement. L’ischémie cutanée consécutive était liée à l’état vasculaire précaire de M Sougnez, elle-même secondaire à son diabète (pour rappel cet patient avait subi de nombreuses amputations pour le même raison).».
Enfin l’impossibilité de faire une trachéotomie devrait être relativisée : « Le report d’une trachéotomie ne peut être cause d’une issue fatale dès l’instant ou les voies aériennes sont sécurisées par la présence d’un tube trachéal. »