Un article publié dans Paris Match Belgique, le 13 novembre 2014.

Le président d’une assemblée parlementaire belge qui se livre de manière répétitive à des exhibitions sexuelles dans les toilettes d’une station-service sur une autoroute de Wallonie, notamment devant un mineur d’âge de moins de 16 ans ! Le scenario paraît incroyable mais il est pourtant au centre de l’instruction menée à Namur sur des faits « d’outrage public aux mœurs ». Le mandataire socialiste Jean-Charles Luperto a démissionné partiellement de ses mandats tout en contestant toute culpabilité. De fait, il demeure présumé innocent, comme l’a indiqué le Procureur du Roi de la cité mosane.
L’actualité politico-judiciaire belge a déjà connu des évènements en sens très divers. Toutefois, l’affaire Luperto est une première. Voici donc l’histoire d’un homme de 40 ans, toujours tiré à quatre épingles, l’allure du gendre idéal, vraiment très propre sur lui, menant carrière politique depuis plus de 20 ans, bourgmestre de sa commune (Sambreville), président du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui, du jour au lendemain, apparaît sous les traits supposés d’un pervers exhibitionniste qui hantait les toilettes d’une station-service à Spy.
« Trois magistrats ont estimé qu’il y avait des indices suffisants pour mettre le dossier à l’instruction », déclarait le procureur du Roi de Namur, Vincent Macq, le lundi 10 novembre. En cause, quatre plaintes déposées relativement à des faits de masturbation en public. La première déposition dans ce dossier remonte déjà au mois de mai 2014 et c’est à partir de celle-ci que d’autres auditions ont été menées qui ont mis au jour plusieurs faits de même nature commis entre avril et octobre de cette année. En date du 14 octobre, l’affaire a été mise en l’instruction pour déboucher les 9 et 10 novembre sur des perquisitions au domicile et dans différents locaux professionnels occupés par Jean-Charles Luperto.
Le mandataire socialiste est-il pour autant l’homme de Spy ? « Il y a des indices, rien de plus à ce stade », a notamment communiqué le procureur du Roi de Namur. Une phrase qui met évidemment mal à l’aise alors qu’elle a été prononcée à un moment où le président d’assemblée avait d’ores et déjà été dépeint sous les traits d’un potentiel satyre dans la plupart des médias francophones. Il est vrai que, jusqu’à l’imminence de sa médiatisation, l’enquête s’était déroulée à un train de sénateur. Et c’est bien en cause de fuites vers une certaine presse, laquelle a tout de suite trouvé son chemin dans les lieux d’aisance qui servent de décor à l’affaire, qu’elle a connu une accélération subite. Luperto, coupable ou innocent, a donc déjà fait la une des médias, avant même d’avoir été interrogé sur les faits qui lui sont reprochés dans un dossier auquel son avocat n’a évidemment pas eu accès, puisqu’il n’est pas même pas inculpé. Ce manque de sérénité et de respect pour les droits de la défense ne transforme pas forcément le suspect en innocent. Au même titre que les beaux costumes de Luperto et ses hautes fonctions ne font pas de lui un coupable automatique – la Belgique n’a certainement pas besoin d’une seconde affaire Di Rupo ! Les saisies opérées ces jours-ci à l’occasion des perquisitions multiples qui ont été menées (clés usb, smatphone, tablette…) permettront certainement de confirmer ou d’infirmer la thèse du pervers sexuel. Mais il aurait été préférable que ces enseignements de l’enquête soient déjà connus pour lancer le débat public. Innocent ou coupable, Jean-Charles Luperto aura la faculté de se plaindre d’avoir eu à subir à la fois de longs préliminaires de la justice et d’éjaculations précoces de certains médias. La vérité, pour l’heure, étant que personne ne semble en mesure de prouver que le mandataire politique était bien l’homme de Spy…

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